Curieux par nature, dès leurs premiers pas, les enfants se questionnent et nous questionnent sur le monde qui nous entoure : Pourquoi ceci ? pourquoi cela ? Ainsi, dès la maternelle, les enfants peuvent être sensibilisés à l’environnement et à l’écologie. De manière ludique et progressive, le programme Watty forme les élèves à l’écocitoyenneté par l’apprentissage des écogestes dans l’objectif de les rendre acteur de la transition écologique. Revenons ici plus spécifiquement sur l’activité intitulée « la course aux écogestes », un atelier ludique et interactif, qui est venu valider les acquis de l’année dans les classes de petites, moyennes et grandes sections de l’école « Mon école » de St Jean-Cap-Ferrat.
Qu’est-ce-que l’écocitoyenneté ?
Avant de rentrer dans le vif du sujet, accordons-nous tout de même un petit détour pour définir l’écocitoyenneté.
Selon l’encyclopédie libre Wikipédia, l’écocitoyenneté « fait référence à la conscience écologique d’appartenir à un environnement (terre, continent, ou pays selon l’échelle) qui garantit son existence ».
Effectivement, 5 éléments sont indispensables à la vie. On retrouve ces 5 éléments à des niveaux variables dans tous les biotopes, c’est-à-dire les aires géographiques caractérisées par des conditions climatiques homogènes permettant l’existence d’une faune et d’une flore spécifiques. Ces cinq éléments de vie sont l’eau, le sol, l’air, la lumière et la température.
Cette conscience, que les conditions de notre existence ne reposent pas que de notre seule volonté, implique des droits et des devoirs. La Charte de l’environnement de 2004 a introduit de nouveaux principes, droits et devoirs en lien avec le respect de l’environnement dans le droit français. Elle a valeur constitutionnelle.
La Charte consacre, dans son article 1, le droit pour tout un chacun de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. Ce droit s’accompagne du devoir de « participer à la préservation et à l’amélioration de l’environnement (art. 2), prévenir ou limiter les conséquences des atteintes qu’il peut porter à l’environnement (art. 3), et contribuer à leur réparation (art. 4) ». (1)
Si cette charte consacre le droit des Hommes à vivre dans un environnement sain, elle semble, à mon sens, ne pas suffisamment insister sur le droit des non-humains à en bénéficier également. Souvent nous les éclipsons du champ de notre réflexion. Toutefois, comme le disait Philippe Descola : « la nature, cela n’existe pas. La nature est un concept, une abstraction. C’est une façon d’établir une distance entre les humains et les non-humains » (2). Nous faisons partis de cette dite « nature » et nous oublions souvent la dépendance qui nous lie aux autres êtres, comme nous sommes dépendants des 5 éléments nécessaires à la vie.
Quoiqu’il en soit, comme nous le synthétise le GIEC dans ses rapports, nos biotopes se modifient sous les effets du dérèglement climatique dont les activités humaines sont à l’origine. Les conditions de vie des humains et des non-humains sont menacées. Former des écocitoyens, conscients des enjeux, désireux de respecter leur environnement et de mettre tout en œuvre pour le préserver est vital.
La course aux écogestes
Et cela commence dès le plus jeune âge en permettant aux enfants d’acquérir les bons gestes pour qu’ils les ancrent dans leurs habitudes et qu’ils deviennent des réflexes.
La course aux écogestes est le troisième atelier Watty de l’année. A cette étape, les enfants me reconnaissent désormais. Et si le premier réflexe est de m’appeler Watty, très vite certains enfants reprennent les autres :
_ « mais non, il s’appelle Olivier, Watty c’est une prise électrique ! »
_ « Watty, c’est le doudou qu’il amène avec lui ! »
Pour rappel, le premier atelier est une découverte des écogestes pour les PS et les MS. Cette découverte passe notamment par la lecture de l’histoire de Watty, qui est une journée type dans sa vie dans laquelle on évite tous les gaspillages d’énergie et d’eau. Les GS ont pu commencer à comprendre l’importance de l’énergie dans nos vies à travers de jeux avec des images. A chaque fois, nous apprenons de nouveaux gestes tout en tâchant de ne pas oublier les précédents. Le deuxième atelier aborde un thème spécifique. Cette année les PS et MS ont travaillé sur le thème de l’eau quand les GS ont travaillé sur celui des déchets.
Le troisième atelier, la « course aux écogestes » est donc l’occasion de réviser les écogestes. La course aux écogestes est toujours un super moment partagé avec les enfants de maternelle. Que ce soit en intérieur, en salle de motricité, ou à l’extérieur, sous le préau ou dans la cour, les enfants aiment ces activités qui leurs permettent de bouger.

Parcours Course aux écogestes
Cette année la course s’est déroulée en salle de motricité. Olivier, l’animateur, y a installé un parcours constitué de cerceaux, de cônes et d’anneaux. La classe est divisée en 4 groupes : les jaunes, les bleus, les rouges et les verts. La course se joue en 3 manches.
Dans la première manche, il est demandé aux enfants d’associer des cartes. En effet, tout au long de l’année, Watty leur a fait découvrir des écogestes : se brosser les dents en pensant à fermer le robinet, éteindre les lumières, mettre un pull lorsque l’on commence à avoir un peu froid, venir à l’école à pied, à vélo ou en bus. La couleur verte est attribuée à ces écogestes tandis que la couleur rouge est réservée aux gaspillages, lorsque Watty oublie d’éteindre les lumières, préfère augmenter la température du chauffage avant de mettre un pull, se déplace en voiture. Ces cartes de couleur sont disposées au bout du parcours. Les enfants ont entre les mains des cartes dites « neutres », c’est-à-dire dont la couleur verte ou rouge a été enlevée. Toutefois certains indices de couleurs demeurent pour aider les enfants et notamment les plus petits.
Lors de la deuxième manche, Olivier montre une carte a un enfant de chaque équipe. En équipe, les enfants doivent décider quelle couleur rapporter car en lieu et place des images de couleur, Olivier a placé pour chacune des équipes un anneau vert et un anneau rouge. Il s’agit alors pour les enfants d’être les plus rapides mais aussi de choisir l’anneau de la bonne couleur. Collaboratif et interactif, cette manche provoque l’engouement des enfants qui encouragent leurs partenaires sur le parcours.
Enfin, lors de la troisième manche, Olivier énonce un geste. Cela peut être un écogeste ou un gaspillage. Dans tous les cas, une seule carte correspond. Les enfants doivent bien écouter la consigne afin d’être les plus rapides et de ne pas se tromper. Lors de chacune des manches, Olivier dépose une balle dans un seau pour compter les points. A la fin des 3 manches, l’équipe disposant de plus de balles l’emporte. Toutefois, l’esprit du jeu est ailleurs. Qu’importe l’équipe vainqueur. Le plus important demeure dans l’apprentissage des gestes pour aider à préserver notre belle planète.
A la fin de la séance, tous les enfants ont reçu en cadeau un jeu de cartes Watty pour jouer en famille et rapporter les enseignements, vus lors des séances Watty, à la maison. Même si nous ne pouvons leur demander autant qu’aux adultes, les enfants doivent être les acteurs de la révolution climatique de demain. Et demain, c’est maintenant !
Selon le dernier rapport du GIEC en date, nous disposons de 3 ans pour agir. Trois ans pour éviter les effets les plus dévastateurs du changement climatique, trois ans pour réduire nos émissions de CO2 (3). Je terminerai par la phrase de Mahatma Gandhi « Vivre simplement pour que simplement d’autres puissent vivre ». Et « d’autres » signifient les humains mais aussi les non humains !
Source :
(1) https://www.vie-publique.fr/fiches/19567-charte-de-lenvironnement-principes-droits-et-devoirs
(2) https://reporterre.net/Philippe-Descola-La-nature-ca-n-existe-pas
(3) https://www.france24.com/fr/plan%C3%A8te/20220404-selon-le-giec-l-humanit%C3%A9-dispose-de-3-ans-pour-r%C3%A9duire-ses-%C3%A9missions-de-gaz-%C3%A0-effet-de-serre